Aphone ...

″Vivre sans téléphone portable, vous imaginez le supplice ?″ (F. Giroud)

Oh Françoise, j’en reste sans voix ! C’eût été un footeux bleu, passe encore mais venant de l’écrivaine de l’Histoire d'une femme libre, ça interroge grave. Moins quand même que Nabilla qui nous assurait : ″mon téléphone c'est comme mon string, je l'ai toujours sur moi″ parce que là, il faut être culottée !

Sans se voiler la…face disons, il faut savoir, alors que le premier portable commercialisable est apparu il y a moins de 40 ans, que le nombre de mobiles dépasse maintenant celui d’habitants dans le monde (en 2018 : 7,7 milliards pour 7,4 de vivants) et, avant la pandémie, il s’en vendait un toutes les 50 secondes. Un Français lambda passe en moyenne 3h22 sur son bigophone (plus que devant la télé…), addiction devenue une véritable peste sur tous les continents.

Intimement corrélé à l'essor des nouvelles technologies numériques, ce phénomène nullement prévisible il y a peu encore, a totalement bouleversé le comportement humain dans sa manière de ″communiquer″ avec les autres. Au point d’accoucher d’une journée mondiale sans téléphone mobile, fixée au 6 février (jour de la saint Gaston ! Gaston y’a l’téléphon qui son et y’a jamais person qui y répond…).

Hier encore, le téléphone était un compagnon relativement peu envahissant, se contentant de…téléphoner ! Mais cela, c’était avant qu’il écrive intuitivement, à notre place, les mots qu’il a choisis délibérément selon des règles obscures, inversant parfois totalement le sens du propos…

On en est là, ma pôve Lucette, alors pas étonnant que moult smartphoneurs soient menacés aujourd’hui de nomophobie, un désordre du ciboulot dû à la peur excessive d'être séparé de son engin sans-fil. Ainsi une star de la télé-réalité avouait : ″je ne peux pas vivre sans téléphone ! C'est comme vivre sans cerveau ou sans chaussure ″ ! Bon d’accord, elle a sûrement un bout de cervelle dans ses godasses, mais boudiou, ça fout la trouille.

Comme d’hab, des experts en troubles mentaux et chercheurs en psychiatrie se la jouent allègre et t’expliquent que cette mobidépendance induit un niveau de stress comparable à celui du trac éprouvé lors du jour de ton mariage ou d’une consultation chez le dentiste, comme si la bague au doigt te faisait grincer le dentier, mais passons…

Certes Camarade, il y a plus important que ma parlote, mais à ton avis, quelle sera la capacité de jugement des citoyens de demain ? Tu en dis quoi ? Pas que du bien, hein mon copain !

Bernard Blum - 14 mai 20 -Journal des retraités de Chaumont