.... de voir très rapidement disparaitre La Mutuelle Générale (LMG), 3ème mutuelle française.
Le projet qui avait été mis entre parenthèse fin 2023 reprend du service : la CNP (dont le capital est détenu à 100% par la Banque Postale, groupe La Poste) est en passe de devenir l’actionnaire majoritaire d’une nouvelle société anonyme, créée par LMG. Une société anonyme, régie par le code des assurances, qui va être un nouvel acteur sur le « marché » (comme ils disent) de la protection sociale, et plus particulièrement de la complémentaire santé. Il s’agit pour le moment d’une coquille vide puisque les salariés sont encore actuellement en contrat de travail avec la structure mutualiste de LMG sous la convention collective de la mutualité. Ils n’ont aucune garantie du maintien de leurs droits acquis une fois arrivés dans le giron du groupe CNP sous convention collective de l’assurance.
Au-delà c‘est aussi la question du modèle des assurances santé et prévoyance à but non lucratif qui est posée.
Cette opération s’inscrit dans la continuité du pseudo pôle financier public du gouvernement qui n’est autre qu’un pôle de sociétés à capitaux publics logées dans le groupe Caisse des Dépôts et Consignations sans ligne de gouvernance claire et démocratique quant à l’utilisation de ces fonds publics. Il est ainsi notable que de tels fonds puissent être utilisés pour transformer le secteur de la santé en un monopoly capitalistique où seule la rentabilité compte. Un monopoly où le Groupe La Poste se positionne clairement comme acteur de ce « marché » de la santé.
Les effets se font déjà ressentir notamment pour les travailleurs chez Orange et chez La Poste. Concomitamment à ces tractations financières et alors même que LMG affiche des résultats positifs, les contrats collectifs santé et prévoyance ont été renégociés fin 2023. La CGT FAPT n’a pas signé ces accords avec des mesures correctives qui ont entrainé une hausse des cotisations mensuelles. Les postières et postiers, cadres et employés, ont même subi la double peine puisqu’ils ont vu dans le même temps que ces augmentations, une baisse du niveau des garanties.
Ce sont toutes ces raisons qui ont conduit la CGT à voter contre ce projet au Conseil d’Administration du Groupe La Poste.
Le capital détricote depuis plusieurs décennies les acquis du programme du Conseil National de la Résistance (le 15 mars 2024 sera l’anniversaire des 80 ans de l’adoption du programme du CNR). Ainsi, la vision d’un monde de la santé par le du prisme capitaliste trouve aussi écho dans la casse de la Sécurité Sociale, notamment par tous les mécanismes d’exonération des cotisations sociales.
A l’opposé la CGT porte la proposition d’un « droit à la sécurité sociale intégrale », qui s’appuie sur le principe fondateur de la sécurité sociale : « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ». Une sécurité sociale reposant sur une dimension intergénérationnelle et sur des principes d’unicité, d’universalité, de solidarité,