17 mars: pour ne pas avaler les arêtes !

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[Marti]

Article de La Marseillaise du18/03/2011


Elles et ils n’y arrivent plus



Trois fois dans la rue en quatre mois à peine, les retraités revendiquent de meilleures pensions quand tout augmente.

Inactifs les retraités ? Professionnellement peut-être et encore, ils sont nombreux à continuer à travailler par obligation, mais au niveau des luttes ils sont aussi, de loin, super actifs.

Ils l’ont de nouveau, démontré hier en descendant dans la rue, à plus de mille, pour la revalorisation de leurs pensions en baisse constante. Les organisations syndicales USR-CGT 13, CFDT,
Solidaires, FGR Fonction publique, CFTC, Unsa, CFE-CGC leur avaient donné rendez-vous, devant le siège du Medef, histoire de bien marquer leur volonté d’une autre répartition des richesses dans un
pays aux inégalités sociales exponentielles.

« J’ai une pension de réversion, pas grand chose, bientôt c’est le restaurant du cœur qui m’attend », confie Christiane qui par pudeur ne tient pas à dire combien elle a, pourtant son mari a cotisé
plus de 40 ans à EDF. Parti à 55 ans de cette entreprise publique, avec 37 ans d’annuités, Louis fait son calcul : « Au départ en 1991, on me retenait 3% sur ma pension, aujourd’hui on me retient
11%. » Amédée, ancien postier, déclare avoir perdu 20% de son pouvoir d’achat après 42 ans de cotisations. La main rouge « Touche pas à ma retraite » accrochée à sa veste, Jean-Jacques raconte les
18 euros mensuels que touche son épouse, agricultrice pendant 12 ans, désormais inactive. Marchant en direction de la préfecture, les porteurs de la banderole de tête réclament l’urgence sociale
pour les retraité(e)s.

Justement, Tina est obligée de faire des ménages à 76 ans parce qu’elle ne s’en sort pas avec 900 euros par mois de retraite et un loyer à payer. Cette dame dynamique soutient également un fils,
victime de la crise dans le BTP, et son petit-fils sans emploi. Qui a dit que les retraités étaient des nantis ? Et que dire de l’injustice vécue par Alain, métallurgiste, et Henri, ex-travailleur
chez Dassault, qui ne perçoivent plus leur retraite, le premier depuis trois mois, le second depuis deux mois au motif qu’ils auraient fraudé. Derrière leur propre banderole appelant au respect de
leur dignité et au paiement immédiat de leurs pensions, indigné, Henri témoigne : « Je suis ni retraité ni chômeur, je suis zéro », « je vis sur le dos de ma femme », répond, en colère, Alain qui a
commencé à travailler à 14 ans, « on me demande de rembourser 70 000 euros d’arriérés, poursuit-il, alors que je n’ai plus d’argent pour vivre ! »

Ces deux témoignages poignants font ardemment réagir Cathy Cau, secrétaire générale de l’Union syndicale des retraités CGT 13, devant la préfecture. « Scandaleux ! Ils sont 1 000 dans la région à
être traités comme des voleurs et des tricheurs par l’Urssaf et les caisses de retraite. Ceux qui trichent et volent sont à la tête du CAC 40. Nous ne laisserons pas nos camarades mourir de faim,
nous demandons le respect, nous avons travaillé toute une vie pour espérer une vie juste en fin d’activité professionnelle. »

PIEDAD BELMONTE